Stathmos piège le CO2

La start ’up mancelle n’a pas encore une année complète d’activité mais l’entrepreneuse porte un projet innovant, unique en France, de piège à CO2 dans l’atmosphère.

À l’origine, il y a cette exigence climatique, et une chercheuse titulaire d’une thèse en chimie qui s’intéresse à la planète et plus précisément à l’air que l’on respire, que l’on partage. Amandine Cadiau, en poste pendant six années à la King Abdullah University of science and technology, en Arabie-Saoudite, est revenue en France pour développer le projet APPAT, un système de purification de l’air par de nouveaux absorbants hybrides dans le cadre d’un programme prioritaire de recherche sur la lutte contre le changement climatique.

« Nous devons agir pour le climat et pour cela diminuer la quantité de CO2 contenue dans notre atmosphère est vitale. »

Amandine Cadiau, fondatrice de Stathmos

Quel a été le déclencheur pour cette nouvelle aventure dans l’entrepreneuriat ? « La société que j’ai créée se base sur mes propres activités de recherche sur ces matériaux qui ont une vraie valeur ajoutée par rapport à leurs capacités à capturer le CO2 directement à partir de l’air. Je n’imaginais pas que ces résultats scientifiques restent dans un tiroir de la recherche académique. » La qualité de l’air est essentielle pour le bien-être de tous mais l’activité humaine, à travers les moteurs thermiques de ses véhicules ou des fumées industrielles, pollue. Amandine Cadiau, qui a grandi dans la campagne sarthoise, a observé la surmortalité des abeilles des ruches de son père. « Chaque année, c’est de pire en pire. La question de la qualité de l’air est essentielle et en créant Stathmos j’ai à coeur d’apporter une solution qui fasse écho aux enjeux climatiques. »

Jusqu’à 1 000 tonnes de CO2 par an

La capture directe du CO2 atmosphérique se fait par une solution technologique pour l’instant à l’état de maquette mais qui deviendra, à terme, volumineuse : « Ce sera une machine de la taille des conteneurs maritimes », détaille Amandine Cadiau. « L’air passe à travers le solide qui agit comme une éponge, le CO2 reste bloqué à l’intérieur et l’air ressort décarbonée. Quand le solide sera saturé, on va le chauffer et on va récupérer le CO2 pur. » Passée l’étape de prototypage, Stathmos voit grand et ambitionne que chaque conteneur puisse capter 1 000 tonnes de CO2 par an.

Le CO2 pur obtenu en sortie de nos Statboxs pourra être soit stocké de façon permanente dans les sous-sols géologiques par exemple, générant ainsi des crédits carbone qui pourront être achetés par des acteurs souhaitant atteindre, sinon compenser leur neutralité carbone. Il pourra aussi être utilisé comme matière première par des entreprises consommatrices comme les industries du secteur agroalimentaire (boissons gazeuses) ou celles productrices de carburants liquides verts.

Soutiens et accompagnements

• Incubation au sein de Le Mans Innovation, technopôle du Mans et de la Sarthe,
• Financement en faisabilité de la Région des Pays de la Loire et de Bpifrance à travers le dispositif PL2I (Pays de la Loire Initiative Innovation)
• Bourse French Tech Emergence de Bpifrance
• Appuis complémentaires de Solutions&co, Le Mans Université et de l’INPI