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Le transport maritime remet les voiles !

02 05 2022 -
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Nils Joyeux

Nils Joyeux souhaite donner un nouveau souffle au transport à la voile. C’est pourquoi l’officier de marine marchande a cofondé Zéphyr & Borée, une compagnie de transport maritime bas carbone. Avec la société Jifmar Offshore Service, le cap est mis sur la construction du premier grand cargo à voiles rigides, le Canopée.

Quels défis doivent et devront relever les cargos à voile afin d’offrir des solutions de transport satisfaisantes ?

Les défis techniques sont atteignables. Il faut maintenant parvenir à la maturité technologique des différentes voiles, qu’il s’agisse de grands kites de traction, de voiles rigides, de turbo-voiles, d’ailes souples ou de rotor Flettner*. Ces types de propulsion seront couplés à une motorisation, de préférence à hydrogène ou avec un carburant de synthèse, afin de garantir une certaine vitesse. À une vitesse de 11 nœuds par exemple, on pourra miser sur une propulsion à 50 % par la force du vent.

Sur ces bateaux, il faudra davantage se soucier de l’aérodynamique, avec des avants profilés pour ne pas gêner la circulation d’air. Ces navires devront aussi être équipés d’un logiciel de routage météorologique qui permet de tirer le meilleur parti du vent. Mais tout est prêt : le cargo Canopée sortira l’année prochaine ! Il transportera les lanceurs d’Ariane 6.

transport maritime istock
© Alizés

À l’horizon 2040, quelle sera la part du transport vélique dans le transport maritime ?

20 à 30 % des navires pourraient être équipés de voiles. Il faut savoir qu’il est plus facile d’implémenter des voiles sur des navires neufs que sur ceux déjà existants. Sur les anciens navires, il est nécessaire de revoir les renforts des structures, d’empiéter sur la surface de cargaison du bateau, de repenser la position du château (où se trouve la passerelle de commandement, ndlr)… Ce sera très compliqué de refitter des porte-conteneurs. Par contre, les rouliers (qui transportent nos voitures) et les vraquiers (qui transportent du sable, des céréales, des minéraux…) ont des plans de pont sur lesquels on pourra adapter des voiles. Le plus gros challenge est de changer le regard des industriels sur le shipping, de trouver des chargeurs prêts à s’engager dans la durée.

*un système de propulsion qui utilise de gros cylindres verticaux.