J’ai la guitare qui voyage
Une guitare qui rentre dans un sac de voyage et qui sonne juste, même après des heures de route ou d’avion, des kilomètres de sentiers, des après-midi dans un coffre… : aucun musicien n’oserait y croire. Pourtant, la guitare de voyage est bel et bien en cours de création par l’étudiant-entrepreneur Louis Morel et son compère Antonin Girardeau.
MOGI Guitar, compacte, facilement transportable avec ses propres affaires, quasiment incassable, répond à un besoin qu’ils ont identifié en interviewant des guitaristes. Leur concept s’appuie sur une innovation design et sur l’emploi de matériaux composites à base de fibres de lin. Le projet peut surprendre visuellement les adeptes de Django Reinhardt ou d’Eric Clapton, avant de les convaincre dès le plaquage des premiers accords.
Si Louis et Antonin ont osé s’affranchir des codes habituels des Gibson ou Yamaha, c’est justement – avouent-ils – parce qu’ils ne sont pas guitaristes ! Cela a permis au duo d’avoir « des idées un peu folles » et de faire swinguer les règles de la lutherie, sans faire appel à la high-tech mais en se concentrant sur le design et la science qui se cachent derrière les instruments. D’ailleurs, les jeunes ingénieurs Arts et Métiers ont pris soin de mettre leurs idées au diapason des conseils et avis de luthiers et de chercheurs en acoustique.
Ceux qui s’intéressent aux propriétés sonores des matériaux et à la science de l’instrument ont vite parié sur ce concept au design innovant qui, de plus, évite l’emploi d’essences de bois parfois devenues rares. Accompagnés par Angers Technopole et vivement encouragés, les porteurs de projet sont passés aux étapes du brevet et des prototypes.